Rencontre avec Benoît Broisat autour de son œuvre vidéo « Travelling ».

 

 

Interview réalisée par les élèves de la classe de 4ème B

 

 

Voici quelques questions qui ont été posées à l’artiste par les élèves de 4ème B

4 B : - « Combien de temps la réalisation d’une œuvre vous prend-elle ? »

BB : - « En fonction des œuvres, cela peut prendre de quelques mois à quelques années »

 

4 B : - « Quel a été votre temps de travail pour cette œuvre ? »

BB : - « Pendant 3 à 4 mois, j’ai eu beaucoup de travail du matin au soir. »

 

4B : - « Quel logiciel avez-vous utilisé ?»

BB : - « J’ai utilisé 3D Studio Max et photoshop »

 

4B : « -Quelles ont été vos sources d’inspiration ? »

BB : - « J’ai utilisé mes souvenirs de témoignages de lettres et de mes voyages »

 

4B : - « Pourquoi avoir choisi de ne pas ajouter de son à la vidéo ? »

BB : - « J’aime bien le silence, et pour moi c’est un tableau animé, d’où le silence dans ma vidéo ».

 

4B : - « Considérez-vous les jeux comme une forme d’art ? »

BB : - « Oui, je considère que le cinéma et les jeux vidéo sont comme une forme d’art ».

 

4B : - « Avez-vous travaillé seul, ou avec des personnes ? »

BB : - « J’ai travaillé seul, je préfère ».

 

4B : - « Y a-t-il un sens aux écritures flottantes ? »

BB : - « Ce sont des phrases de l’artiste Andy Warhol ».

 

4B : - « Etes-vous sponsorisé pour votre travail ? Avez-vous besoin d’autorisation ? »

BB : - « Non je ne suis pas sponsorisé, et je ne demande pas d’autorisation ».

 

4B : - « Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur dans vos œuvres ? »

BB : - « Ce sont les souvenirs de l’époque où j’ai fait mes œuvres ».

 

4B : - « Comment avez-vous choisi les images présentes dans cette vidéo? »

BB : - « Ce sont des éléments de mon quotidien, sans grande importance ».

 

4 B : - « Avez-vous pour désir d’interroger l’actualité ? »

 

BB : - « Oui, souvent ».

 

 

Benoît Broisat est un artiste de 38 ans, originaire de Bonneville. Il a suivi en lycée une option lourde arts plastiques, ainsi qu’une option plus légère en cinéma. Il est diplômé de l’école supérieure des Beaux-arts de Grenoble et vit maintenant à Paris. Il voyage énormément, ce qui lui permet de s’imprégner d’autres cultures. Il a ainsi pu être en résidence à la villa Kujoyama au Japon qui est une antenne de l’Institut français.

 

Son œuvre Travelling, exposée au collège, interroge la mémoire du lieu, la manière de retranscrire l’image mentale en image réelle. Il nous livre sa vision du monde telle que sa pensée l’a réinventée. Travelling peut être envisagée comme une version vidéo des souvenirs de l’artiste. Ce sont les souvenirs des lieux, un inventaire d’images, d’objets qu’il a gardés en mémoire depuis les années 1980. Ils sont réunis comme un paysage qui défile au cours d’une traversée. Il nous invite à se promener dans sa mémoire.

 

Benoît Broisat travaille beaucoup à partir de l’actualité. Pour lui, le rapport au monde passe par l’image. Il feuillette énormément la presse (journaux, magazines), repère un objet (souvent secondaire) d’une photo et décide de partir à sa recherche. 

C’est par exemple le cas de la petite bassine rose. A l’origine, il feuillette un magazine, tombe sur une photo montrant un homme dans sa barque au premier plan, devant un lac, avec en fond les temples thaïlandais. A côté de la barque, dans l’herbe, on aperçoit une petite bassine rose. Après différentes recherches, il découvre que cette photographie a été prise au nord de Bangkok. Il décide de partir immédiatement à la recherche de cet objet. Il se rend tout d’abord sur les lieux de la photographie, puis, après de nombreuses rencontres, discussions et enquêtes auprès des habitants, il finit par localiser le lieu d’habitation de l’homme sur la photo à qui appartient la bassine. Alors qu’il se rend à la rencontre de cet homme, il découvre sa maison, et à l’intérieur la mère de cet homme qui est en deuil et qui lui apprend la mort de son fils. Il lui montre la photo, lui explique sa recherche. La femme l’emmène alors dans la remise de sa maison, où au milieu de nombreux objets, il découvre la bassine. Il la rachète symboliquement à cette femme ; mais ce qui est le plus important pour lui, ce sont les conditions de passation de cet objet entre lui et la propriétaire. La bassine est ensuite ramenée en France où elle est exposée avec toute son histoire.

 

Il est plus récemment connu pour son œuvre Pagan Poetry exposée dans la nouvelle cité scolaire de Luzech dans le département du Lot.

 En effet, il a élaboré le projet du 1 % artistique. Son œuvre Pagan Poetry, composée de deux éléments, est installée sur le parvis de la cité. Il s'agit d'une sculpture géométrique, la « météorite », métaphore de la connaissance, elle se veut être un point de repère. Le second élément est « le trésor », une urne de verre dans laquelle se trouve des reproductions miniatures de la météorite. Chaque élève qui aura fréquenté l'établissement emportera avec lui une miniature. Il emportera donc avec lui un souvenir de ces années d'enfance et une partie de la cité scolaire.

              Les météorites                                                                L'urne

 

www.ac-toulouse.fr/.../le-president-inaugure-la-cite-scolaire-de-luzech-dans-le-lot.htm...