Le mardi 24 février, dans le cadre du prix littéraire L’Échappée Livres organisé par les bibliothèques d'Annecy, les classes de 6ème D et de 6ème B ont rencontré Sandrine Beau, auteure de Toute seule dans la nuit, à la bibliothèque de la Prairie.

 

N'hésitez pas à visiter son site, passionnant : http://sandrinebeau.blogspot.fr/

 

Un diaporama des photos prises lors de la rencontre est à voir en bas de l'article.

 

Suite à cette rencontre, voici le compte rendu de Bryan élève de 6D:


Nous avons rencontré Sandrine BEAU le mardi 24 février à 13h30 dans le cadre de « l'échappée livres ». Cette rencontre a eu lieu à la bibliothèque de la Prairie, une bibliothécaire nous a accueillis dans une salle à l'écart de la salle principale de la bibliothèque.

Ensuite Mme Beau nous a rejoints et a répondu à nos questions.


C'est une dame gentille, souriante et drôle, on a senti qu'elle aime être en présence de plus jeunes (adolescents, enfants…).


Ce qu'ont ressenti les élèves :

- J' ai beaucoup aimé quand l' auteur nous a montré son petit carnet de brouillons car ça m'a fait penser à ma façon d écrire (MONTEIRO Bryan 6D).

- J'ai bien aimé car on a pu s’identifier à l'auteur et elle utilisait un langage un peu familier, elle parlait comme nous (PRIEUR-DREVON Alexandra 6D).

- J' ai bien aimé la rencontre car c'est une dame très gentille et qu'elle s'est bien adaptée à nous (CARREZ Eve -Angéline 6D).




Voici maintenant le compte rendu de Mme Dorgère, donné à ses élèves.

 

Les étapes de l'écriture d'un livre de Mme Beau


- Avant de commencer à écrire, il se passe beaucoup de temps : l’histoire tourne dans sa tête des mois, parfois des années. Elle note dans des carnets (voir photos) ce qui lui passe par la tête, des prénoms de lecteurs, des idées, des envies.

Pour Toute seule dans la nuit, après avoir écrit un premier livre policier L’Étrangleur du 15 août, elle a eu envie d' écrire un autre roman policier car elle a constaté le goût des jeunes lecteurs pour le suspense. Elle a eu alors envie d'un personnage qui serait une fille, accompagnée de son grand-père.

- Elle remplit des fiches par personnages : cela l'aide à imaginer les personnages.

Pour Toute seule dans la nuit, elle a par exemple considéré comme un élément clé que les parents du personnage refusent qu'elle ait un téléphone portable.

- Elle écrit un synopsis. C'est le squelette de l'histoire : elle écrit quelques phrases par chapitre.

- Elle écrit le texte, pendant environ un mois, sur un cahier, avec un stylo. Ce cahier est « le bazar » : elle ajoute des bouts, elle rature. Selon elle, il ne faut pas commencer à écrire quelque chose de beau, il faut se moquer des fautes.. Il faut laisser libre-cours à son imagination.

- Elle envoie son manuscrit à sa maman qui lui fait un premier retour.

- Elle saisit le texte sur l'ordinateur. C'est parfois pénible et long. Cela lui permet de voir où il y a des problèmes.

Dans Toute seule dans la nuit, il est souvent question de portes : « C'est super désagréable d'avoir trois fois le même mot » : elle supprime alors les répétitions.

- elle donne son tapuscrit à lire à sa fille, qui est en Cinquième et qui est une grande lectrice, et à sa maman. Elle retravaille encore son teste.

- elle envoie le texte à un éditeur.


NB : Parfois, elle ne peut pas écrire car elle est bloquée, malheureuse. C'est ce qui lui est arrivé lors des attentats de Charlie-Hebdo.


Le choix de l'illustrateur


Souvent, c'est l éditeur qui choisit. Il arrive parfois que l'éditeur refuse l’illustrateur avec lequel l'auteur a travaillé (par exemple pour son album Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge.)

Pour Toute seule dans la nuit, c'est elle qui a proposé l'illustratrice, dont elle a découvert le travail sur son blog.


L’œuvre de Mme Beau

Elle écrit pour la jeunesse (des petits enfants aux adolescents).

Elle a déjà publié 40 livres ; 10 sont en préparation et d'autres sont dans ses dossiers. Elle a même un dossier «  Les petits malheureux » qui contient ses textes refusés par les éditeurs. Il arrive parfois que ces textes soient acceptés plus tard.

Son plus grand succès de librairie est l'album Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge qui s'est déjà vendu à 16 000 exemplaires.

Tout seule dans la nuit a été imprimé à 2000 exemplaires. Il est en réimpression car il a du succès : il a été sélectionné pour 10 prix littéraires. Il participe à L'Echappée-Livres. Pour Mme Beau, cette participation lui permet d'avoir le plaisir de rencontrer ses lecteurs, d'avoir des retours et aussi de trouver de nouveaux lecteurs pour ses autres livres.


Comment elle est devenue écrivain

Petite, elle avait envie d'être écrivain. Puis elle a abandonné ce rêve et elle a étudié l'espagnol. Elle a travaillé dans la réalisation vidéo et a été animatrice de radio (France Bleu Besançon) durant 18 ans.

Elle s'est mise à l'écriture par hasard pendant son congé parental : les allaitements de son enfant duraient longtemps, elle avait du temps libre alors elle a eu des idées d'histoires. « Le robinet à histoires s'est ouvert ».

Elle a alors arrêté la radio pour devenir écrivain. Son temps se partage désormais entre l'écriture des textes et les rencontres avec les lecteurs. C'est du reste à des lecteurs qu'elle dédicace Toute seule dans la nuit (et aussi à une fidèle lectrice avec laquelle elle a eu une correspondance épistolaire importante avant de la rencontrer).

Sa vie pleine d'imprévus lui permet de donner un conseil : « ayez des rêves, gardez-les » 


A propos de Toute seule dans la nuit


- Le prénom de Miette est inspiré du nom du chat d'une amie. Elle l'avait noté dans ses carnets car elle aimait ses sons bizarres.

Le personnage lui-même ressemble à l'auteur quand elle était petite : elle a recherché ce qui, à l'époque, aurait pu lui faire très peur. Quant à Roberto, c'est son propre grand-père.

Le titre est inspiré d'un titre de film policier avec Audrey Hepburn, qui appartient à ses souvenirs d'enfance.

Pour ce roman, elle a eu envie d'écrire avec deux narrateurs car elle aime ce fonctionnement qui existe aussi au cinéma : le lecteur s'attache à un narrateur et a envie de rester avec lui, mais l’histoire l'oblige à changer.


Quelques conseils pour finir

Pour faire un bon livre, écrivez ce qui vous passe par la tête. Ecrivez un peu tous les jours : plus on écrit, mieux on écrit. Écrivez sous toutes les formes : BD, journal intime, journal de bord, lettres. Quand on écrit très souvent, on s'oblige à écrire de façon différente, rigolote.

Lors des rédactions de son enfance, elle était parfois bloquée. Sa mère lui avait alors dit « Ecris ce qui te passe par la tête ». Autrement dit, pour bien écrire, il faut se lancer, il faut écrire.